Pierre J. Jeanniot
O.C.,C.Q.,B.Sc.,LL.D.,D.Sc.
Address to Soirée des Lauréats
Soirée des Lauréats
Allocution par Pierre J. Jeanniot – hommage à Louise Roy
Montréal, Canada, 9 Novembre, 2009 >>
Chers Lauréats, chers jeunes entrepreneurs, distingués invités, mesdames, messieurs,
C’est pour moi une soirée doublement agréable
D’une part parce que j’ai l’aimable tâche de faire l’éloge de l’une des deux personnalités éminentes qui sont à l’honneur aujourd’hui – plus particulièrement Louise Roy.
D’autre part parce que cela me donne l’occasion de me retrouver en compagnie d’un groupe de personnes sympathiques sur lesquelles nous, les plus séniors, comptons beaucoup – c’est-à-dire la jeunesse, et les leaders de demain.
À ce sujet, cette soirée me rajeunit un peu parce qu’elle me reporte en quelque sortes à une période de ma vie – il y a de cela une trentaine d’année.
À cette époque, j’ai été très impliqué auprès de la jeune Chambre de Commerce de Montréal où j’ai d’ailleurs servi en tant que Président du Conseil des Gouverneurs.
Un bon nombre de ceux qui participaient aux activités de la jeune Chambre à l’époque ont fait leurs marques et je suis persuadé qu’un bon nombre d’entre vous – jeunes ici présents – sauront créer des entreprises qui deviendront florissantes.
Je suis de ceux qui sont d’avis que l’on apprend beaucoup en observant le comportement des personnes qui ont réussi et en étudiant leurs parcours.
Il est intéressant de voir la nature des défis auxquels ils ont fait face et comment ils ont géré les difficultés qu’ils ont rencontrées.
En ce qui concerne Louise Roy, sa carrière est toute à fait exceptionnelle.
Son parcours est ponctué d’une suite de défis de grandes difficultés et fort diversifié.
Chacun de ces défis aurait été de nature à abattre, et décourager, bon nombre d’entres-nous mais la ténacité et la persévérance, ainsi que son habile doigté, lui ont permis de surmonter avec succès chacun de ces défis.
Ma première rencontre avec Louise Roy remonte à plus d’une vingtaine d’années.
Elle était déjà – malgré son très jeune âge – à la tête de la Société de Transport de la région Métropolitaine, et j’étais alors le PDG d’Air Canada.
Nous faisions face tous les deux à des conflits de travail assez difficiles, sans doute parce qu’il était nécessaire pour chaque entreprise d’améliorer la productivité et l’efficacité de nos services.
Nous étions tous les deux des chefs d’entreprises ou d’agences gouvernementales – elle municipale et moi fédérale – et nous savions très bien que ce genre de conflit devient rapidement politisé et d’autant plus difficile à gérer !
Je l’avais invitée – peut-être pour qu’elle se sente moins seule mais surtout pour échanger sur nos expériences relatives – et je me suis vite aperçu qu’elle avait la situation bien en mains, avec calme et lucidité.
Son rôle à la Société de Transport a donné à Louise l’occasion de développer un certain nombre de relations internationales.
Elle a, par exemple, bien connu Christian Blanc qui était à l’époque Président de la RATP – l’important Réseau de Transport Urbain de Paris.
Les qualités évidentes et le savoir-faire de Louise avaient sans doute fort impressionné Christian Blanc qui, aussitôt nommé à la tête d’Air France, l’a convaincue de se joindre à son équipe dont le mandat était clair – à savoir améliorer l’image, la qualité du service, et la rentabilité.
Louise – à qui il avait demandé au début de prendre la Direction d’Air France pour les Amériques – s’est vu confié par la suite la lourde responsabilité d’améliorer la qualité du service à la clientèle.
Je pense qu’il n’est pas exagéré de dire que c’est elle qui a enseigné à Air France ce qu’est le service à la clientèle.
À mon avis, Louise a joué un rôle absolument central dans la stratégie de Christian Blanc.
Après tout, améliorer le service à la clientèle ne peut qu’améliorer l’image et déboucher sur une meilleure rentabilité.
De retour au Canada, sa mission accomplie, Louise s’est lancée encore une fois dans une entreprise de nature totalement différente.
Cette fois là, ce fut Philippe de Gaspé-Beaubien qui réussit à la convaincre de prendre la gouvernance de sa compagnie familiale, Telemédia, en attendant que ses enfants soient en mesure de prendre la relève.
Un autre défi – dans un domaine totalement différent.
J’ai eu le plaisir – et la chance – de revoir Louise au moment où elle terminait ce dernier mandat, et de pouvoir l’intéresser à me joindre à l’IATA..
IATA avait des bureaux dans une centaine de pays mais j’avais regroupé un certain nombre de fonctions importantes dans des centres régionaux afin de mieux servir notre clientèle.
Nous avions donc des centres à Genève, à Londres, à Singapour, à Amman (Jordanie) et à Miami (pour l’Amérique Latine).
Ces centres régionaux offraient une variété de services à caractères commerciaux , tels que formation, publications, services financiers, etc.
Tout cela était dirigé par Louise à partir de Montréal, où était situé son quartier général.
Il va sans dire que ce type d’organisation demande d’être presque constamment en déplacement, et de gérer des situations très diverses – et parfois délicates – en fonction des diverses cultures, sans oublier que les attentes peuvent être assez différentes d’une région à une autre.
Encore une fois, Louise a démontré une capacité d’adaptation exceptionnelle, et les activités qu’elle a dirigées durant son passage à l’IATA ont connu un essor remarquable – et j’en suis d’ailleurs fort reconnaissant.
Depuis lors, ses multiples activités n’ont fait que confirmer la grande diversité de ses intérêts et sa capacité d’adaptation à une multiplicité de rôle important.
Que ce soit comme membre du conseil d’administration de plusieurs grandes sociétés où à CIRANO, au conseil des arts de Montréal, ou plus récemment en tant que la première Chancelière de l’Université de Montréal.
À bien des points de vue, l’exceptionnelle carrière de Louise Roy illustre clairement les qualités de leadership et d’entrepreneurship qui doivent nous servir de modèle.
Pour m’en citer que quelques un :
Un certain goût du risque – à vouloir s’aventurer hors des sentiers battus ; mais risque qui se veut néanmoins éclairé.
Une passion de la réussite qui nécessite une grande persévérance et du travail acharné.
Une certaine abnégation qui doit placer le succès de l’entreprise au dessus de notre succès ou gloire personnel.
Et j’ajouterai évidemment une attention toute particulière à la dimension humaine que ce soit le service à la clientèle ou le respect des employées – sans oublier les actionnaires ni la communauté dans laquelle nous œuvrons.
En conclusion, je félicite chaleureusement Louise pour ses multiples réussites et pour l’hommage indéniable et bien mérité que nous lui rendons aujourd’hui.
Finalement, je me dois d’aussi féliciter le magazine « Entreprendre » et son Président, Monsieur Edmond Bourque.
M. Bourque, qui a fondé « Le Cercle Entreprendre » du Québec, est de toute évidence une homme passionné qui a très bien compris que l’avenir de notre communauté passe par un plus grand esprit d’entrepreneurship.
En terminant, je souhaite à M. Bourque et à son entreprise, bon succès et longue vie – et que ses efforts de son magazine et du Cercle Entreprendre soient des plus fructueux.
Merci !